Michel Versant est un poète et écrivain français né à Tunis sous les bombardements de janvier 1943.
Engagé dans les Forces alliées, son père conducteur de trains, évacue alors les blessés anglais et américains du Front libyen vers le nord de l’Algérie.
Au lendemain de l’Indépendance, sa famille rejoint les Cévennes d’où la branche paternelle est originaire, une aire de collines plantée d’oliviers et de chênes rouvres qui sera pour Michel Versant le berceau et le sanctuaire de sa poésie.
Après l’aridité de l’enfance africaine, Michel Versant découvre la littérature française et internationale et il lit beaucoup : Hugo, Baudelaire, Verlaine, Balzac, Flaubert, Proust, mais aussi Leopardi, Dante, Ungaretti, Sophocle, Eschyle, Goethe, Shakespeare, etc.
Dès quatorze ans, Michel Versant se produit au théâtre d’Alès ainsi qu’à l’Auditorium des Jeunes Artistes, récitant même ses premiers poèmes sur les estrades foraines des petits villages environnants, en compagnie de chanteurs et de danseurs locaux.

Commencées au Lycée d’Alès, ses études se poursuivent à la Sorbonne, principalement en histoire et en philosophie. Il suit également les cours du Louvre ainsi que ceux de Jean-Pierre Vernant à l’École Pratique des Hautes Études. Les leçons de Foucault au Collège de France et les concepts offensifs de Deleuze susciteront chez lui un intérêt croissant.

Après la découverte des petites collines cévenoles et surtout des ruines du castrum d’Allègre, un village de chevaliers fondé au 12ème siècle, c’est la mer du Nord, principalement du côté de Malo-les-Bains et de Petit-Fort-Philippe, qui confortera et enrichira ses thèmes d’inspiration.
Il résidera dans ces deux villes plusieurs années. Il y rencontrera les peintres Arthur Van Hecke et René Bessière, le sculpteur Jean Roulland, le graveur Nees Van Steelant, les poètes Pierre Dhainaut et André Devinck qui deviendront des amis. C’est l’époque où il lit Dostoïevski, Gogol, Thomas Mann, Kafka, Hermann Broch, Hermann Hesse, Faulkner… Sans oublier les ouvrages de Karl Popper, Heisenberg ou Dirac.
C’est très tôt que Michel Versant se fixe comme objectif ou plutôt comme mission, de rédiger une espèce de sillage polyphonique qu’il appelle Manomaque Empereur et qui verra son achèvement près de cinquante ans plus tard, sous la forme de seize volumes.
Envisagée comme un grand-œuvre impérieux et initiatique, elle lui imposera plusieurs obligations. Il s’interdira par exemple toute publication de recueil avant la réalisation totale de l’ensemble. Soucieux d’une architecture lumineuse et solide, il approfondira la connaissance des grandes œuvres universelles, que ce soit dans le domaine de la littérature, de la philosophie, des arts plastiques ou des sciences physiques.
Confrontation des passés et des peuples, dialogue des marges et des probabilités, le concept de base qui l’inspire est une alliance des images et des métaphores en vue de s’approcher le plus possible d’une impersonnalisation du vécu intime ou imaginé, sans espace ni temps.
L’oeuvre envisagée étant cependant de longue haleine, Michel Versant ne renonce pas durant ces années à écrire des fictions.
Le roman La leçon de Ténèbres qu’il soumet à Albert Memmi en 1972 sera publié plus tard sous le titre Histoire de Marie Vallier aux Éditions Calmann-Lévy. C’est l’histoire d’une jeune orpheline ayant vécu à Petit-Fort-Philippe dans les années 1950.
La Double vie d’Isabelle de Lange est publiée par Philippe Lebaud aux Éditions du Félin en 1992. Dans le cadre d’une production franco-américaine, les Productions Borromée souhaitent en faire un film. Le cinéaste désigné est Sir Michael Lindsay-Hogg, un réalisateur britannique auteur de films et de téléfilms adaptés de pièces de théâtre et de romans.
Divers incidents ayant émaillé la signature de ses contrats, Michel Versant préfère reprendre les droits de son scénario original auprès du Tribunal de Paris, avec Maître Jacques-Georges Bitoun comme avocat.
Un temps enseignant, journaliste, Michel Versant entrera également dans un partenariat avec le Rectorat et la ville de Paris. Ses cours porteront sur les divergences entre écriture romanesque et adaptation cinématographique. Il interviendra dans de nombreux lycées parisiens : Montaigne, Stanislas, Sévigné, Fénelon, Lakanal, Carnot, Condorcet, etc.
Sans négliger ses voyages professionnels dans divers pays dont la Chine, le Royaume-Uni, la Suisse, l’Espagne, l’Allemagne, l’Irlande, le Kenya et le Burundi où après le génocide des Tutsis il rencontre plusieurs fois le président Pierre Buyoya, Michel Versant publie encore trois romans :
Le Parchemin du ciel ; un « acte d’image opérative » plongeant directement, par erreur, au cœur du nazisme.
Les Sept reflets de l’âne Palladium ; un récit où l’on retrouve le moine Hénoch du Parchemin du ciel au cœur des tribulations d‘un âne auvergnat devenu Président de la République française.
Enfin Le Lien perdu, autobiographie d’une morte revenue sur les lieux de son suicide pour essayer de comprendre sa vie ou du moins d’en parler.
Œuvre poétique
Michel Versant s’est toujours refusé à présenter ses recueils à un éditeur traditionnel. Il a donc publié ses 16 livres de poèmes chez Amazon, sous le titre générique : « Manomaque Empereur. »
On peut notamment citer :
Fragments de vide. Promesses. Parcours du vent. Sanctuaire.
Le lit des souffles. Asymptote de lumière. Pêcheur d’aigles.
Le lai des étoiles sombres.