Poésie

7

Ténèbres

Salut Lac noir O ma bannière,
mariée de brume et de ciel
mort.
Vois O ma rose aux huit pétales,
barque du souffle, O ma caverne,
je me rapproche du Mweelrea.

Je suis un œil sorti des tombes.
J’ai dépecé le noir du vide.
Bois O sommeil l’étang d’angoisse.
Cette île vierge est une vergue.

Ténèbres 2

Lumière herborisante,
j’ai hanté ce parc vernal,
jadis.
Mais l’été ? Et un été dans cette flamme
saccageante ?
Que de statues éteintes.
Où l’alouette, dans l’haleine efflorescente
des seigles ?

Le désert, les os ici.
Obscur calvaire comme une hutte.
Août 2003 ? Les masques. Le désespoir.
Aujourd’hui ? Le
silence. Le déchiré de l’or.
Chaque marronnier parle de nous. De la
terrasse où nous vivions.
Même les fauteuils sont funéraires.

J’ai changé son eau ce matin.
Il n’a pas bu depuis quatre jours.

Qui déracine nos baisers ?

                                                    (Sanctuaire)